La campagne en ville


Ce qu'il y a de bien à Oxford, et ça ça ne nous change pas de Berlin, c'est qu'il y a plein de parcs et d'espaces verts. Dans certains cas, c'est même assez étrange. Quand on cherchait une maison et que j'étudiais de près la carte, au printemps dernier, je me demandais bien ce que pouvait être tout ce vert, en plein milieu de la ville. La part réservée aux constructions et aux habitations est en fait assez réduite et se développe grosso modo le long des grands axes. Dans le centre historique, on est carrément au milieu des champs. Cela tient principalement au fait que les Colleges (ce qui n'est pas la même chose que l'Université, même s'ils en font partie tout en étant différents, mais j'y reviendrai) sont avant tout de grands propriétaires fonciers. On dit, par exemple, qu'il est impossible de chevaucher d'Oxford à Londres sans passer sur les terrains de St John's College. Même sans chevaucher, on voit l'idée... Et ce sont bien des champs qu'on voit sur la photo aérienne et qui occupent quasiment la moitié de la superficie de la ville. Qu'est-ce qu'on y fait pousser ? Pas grand-chose à part du foin, des vaches et des chevaux. Mais occasionnellement, on peut apercevoir des céréales un peu indéterminées (de l'avoine pour les chevaux ?). A une certaine époque et peut-être encore aujourd'hui, les Colleges possédaient des fermes pour garnir leur table. En face de Christ Church, il y a d'ailleurs encore des vaches et, si j'ai bien compris, chaque fellow (= les professeurs) possède la sienne. C'est vrai les temps sont durs : une vache, ça peut toujours servir

En fait, un certain nombre de ces champs sont aussi les terrains de sport. Et chaque College a le sien. Ou les siens. Evidemment, les sportifs de Christ Church ne vont pas s'entraîner avec ceux de Magdalen College, ou encore pire ceux de Nuffield ! Mais ce qui est étonnant, c'est que, pour les Anglais, un terrain de sport (recreationnal ground) c'est juste un grand champ (décidément, ils aiment ça), sauf que l'herbe est super bien tondue. Et pour marquer les limites du terrain, j'ai l'impression qu'ils le font assez légèrement en fonction des besoins. De toutes façons, pour le cricket y a pas trop de limites de terrain apparemment : il faut surtout planter des petits piquets avec des trucs posés dessus. Bien sûr ces terrains sont censés être réservés aux membres de chaque College, mais pendant les vacances, ce n'est pas très difficile de s'y glisser pour pique-niquer.

Mais le parc que les enfants préfèrent, c'est Port Meadow. Je ne sais pas si on peut parler d'un parc, dailleurs. Plutôt une grande prairie. J'ai pas encore compris ce que c'était au juste, mais c'est tout près de chez nous (5 mn en vélo). Entre la Tamise et le canal, on passe un portail, genre portail de champ, et là broutent des vaches et des chevaux qui regardent placidement passer les promeneurs et se désaltèrent dans la rivière. On ne sait pas vraiment à qui ils sont. Evidemment, Madeleine rêve d'en ramener un à la maison (mais elle n'ose pas s'approcher trop près, quand même...).

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